Analyse et optimisation des diagnostics concernant les stocks de céphalopodes exploités par la flottille française en Atlantique

CONTEXTE

Le laboratoire MERSEA de l’université de Caen Normandie est pionnier en Europe dans l’application de modèles de dynamique de populations exploitées aux stocks de Céphalopodes (seiches et calmars) et dans l’étude de l’écologie de ces pêcheries. Les résultats de six thèses soutenues ont apporté, entre autres, les premières évaluations de stocks européens (Royer et al., 2002, 2006) et les premières analyses de relations stock-recrutement (Challier et al., 2005 ; Gras et al., 2014). Des diagnostics concernant les seiches et les calmars de Manche et du golfe de Gascogne ont été obtenus d’abord dans le cadre du projet Interreg Ceph&Chefs avec un exercice d’ajustement de modèles de surplus de production au moyen du package de R SPiCT (Surplus Production in Continuous Time) (Pedersen et al., 2017 ; ICES, 2020). Ces évaluations ont été mises à jour en 2023 et 2024 dans le cadre d’une convention avec la DGAMPA (Direction Générale des Affaires Maritimes de la Pêche et de l’Aquaculture) prolongée depuis par une convention d’accès aux données françaises nécessaires.

La seiche (Sepia officinalis) et les calmars Loliginidés sont des ressources partagées (en Manche avec les flottilles de Belgique, Hollande et Royaume-Uni ; dans le golfe de Gascogne avec l’Espagne). Ces stocks ne sont pas gérés au niveau communautaire par des TAC et Quotas. Ce sont néanmoins des ressources de valeur qui génèrent par exemple en Manche chacune un revenu annuel de l’ordre de 20 millions d’euros (pour l’ensemble des pays) et qui se situent pour les pêcheries normandes au 3e et 5e rangs en valeur (Ifremer, 2024). Les céphalopodes ont des caractéristiques biologiques particulières : durée de vie courte, croissance très rapide, migrations et mort après une reproduction (semelparité) qui les distinguent des poissons et justifient le recours à des approches « DLS » (pour Stocks à Données Limitées). Ce sont aussi des ressources sensibles aux variations de l’environnement (Rodhouse et al., 2014) qui présentent des variations interannuelles de d’abondance ou de biomasse de forte amplitude ce qui interroge sur la pertinence de points de référence « moyens à long terme » (Roa-Ureta et al., 2021).

Les analyses récentes (Marcout et al., 2025) et l’accès aux données du programme OBSMER rendent possible une évaluation de la pression de pêche sur chacune des deux espèces de calmars exploités en Manche (Loligo forbesii et Loligo vulgaris). De plus, l’évolution des captures de calmars par les pays riverains de la Mer du Nord suggère une extension de la zone de pêche depuis la Manche-Est jusqu’au Sud de la mer du Nord. Ce changement d’échelle pour l’évaluation de cette ressource se prépare dans un contexte de collaboration avec les halieutes belges, hollandais et britanniques. Enfin, il est aussi souhaitable de tenter de prendre en compte de l’effet de l’environnement sur l’accroissement naturel de la biomasse avec outils existants.

OBJECTIFS DU STAGE

  1. Analyser les résultats des évaluations de 2025 au regard du guide « ICES technical guidance for harvest control rules and stock assessments for stocks in category 2 and 3 » et préparer la mise à jour des évaluations de 2026 (intégrant les données de 2025).
  2. Pour les calmars, utiliser les données du programme Obsmer pour des évaluations séparées de chacune des espèces (Loligo forbesii et Loligo vulgaris).
  3. Pour les calmars de Manche et du sud de la Mer du Nord, prendre en compte l’extension de la pêcherie et réaliser une évaluation du stock « étendu » avec les données des différents pays.
  4. Préparer la communication de ces évaluations auprès du groupe d’experts (ICES-WGCEPH) ainsi qu’auprès des représentants des professionnels (CRPMEM, OP)

PROFIL RECHERCHE

INFORMATIONS CANDIDATURE

Les candidatures (lettre de motivation et CV) devront être adressées par mail à Jean-Paul Robin (jean-paul.robin@unicaen.fr) le 15/12/2025 minuit