Etude de la Bioturbation et l’Impact sur l’érosion Littorale de la Biodiversité des Organismes benthiques sur le territoire Normand (Plages de sable, Estuaires, Parcs à huîtres, Havres)

Avec plus de 600 km de côte, la Normandie est très concernée par les risques de submersion et les inquiétudes face à l’élévation du niveau de la mer. Ces écosystèmes littoraux sont très diversifiés et la biodiversité marine et notamment celle du benthos fournit de nombreux services écosystémiques, dont la régulation morphosédimentaire des fonds marins. En particulier, les organismes benthiques sont très efficaces pour modifier les propriétés physiques de leur habitat en termes de résistance à l’érosion à des échelles locales. Ces processus sont déjà bien quantifiés, mais souvent de manière mono-spécifique et les études concernant les interactions sédiment-biota doivent être appliquées à une plus grande richesse de milieux comme les parcs à huîtres, les vasières estuariennes et les plages sableuses exposées aux vagues. Des expérimentations in situ ont pu prouver que la bioturbation de certaines populations (Hediste diversicolor, Cerastoderma edule, Mytilus edulis, Magallana gigas) peut être responsable d’une accumulation de 1 à 2 cm en 15 jours (et donc ~ 50 cm par an). Au contraire, d’autres espèces déstabilisatrices comme le bivalve Scrobicularia plana peuvent au contraire faire baisser le niveau sédimentaire de 50 cm en un an environ et peuvent être utiles par exemple pour éviter l’extension d’un schorre (ou pré-salé) trop rapide.

Le projet BILBO propose d’évaluer le rôle complet de communautés plurispécifiques sur les différents faciès sédimentaires et le long de profils transversaux le long de différents types
d’estran pour mieux savoir leur rôle potentiel sur l’accumulation de sédiments. Ce projet a pour ambition de fournir une base solide à de futurs projets de restauration écologique (aménagement de digues, dépoldérisation) ou de protection du littoral (hautes plages) face aux nouvelles menaces liées à la montée du niveau marin (qui devrait atteindre un taux de 1
à 2 cm par an en 2100 selon le scénario du GIEC RCP8.5).