Thèse

Date
Le 16 décembre 2025 à 14h
Lieu

Université de Caen – Campus 1 – Amphithéatre Vauquelin

Soutenance de thèse N. CLAIRET

RIVAgE : Rôles et Implications fonctionnelles de la voie m6A chez l’huître creuse Magallana gigas dans un contexte Eco-Evo-devo

La régulation m6A-épitranscriptomique est un mode de régulation qui, à l’instar de la régulation épigénétique, modifie l’expression des gènes sans en altérer la séquence nucléotidique. Les marques m6A peuvent être ajoutées sur tous les types de transcrits sur des séquences consensus, appelées motifs DRACH. Chez les mammifères, elles participent à de nombreuses fonctions, et à des échelles variées : sur le plan moléculaire, la voie m6A régule notamment l’épissage, la dégradation ou l’export des ARNs. Cela s’exprime à l’échelle macroscopique par des impacts sur le développement embryonnaire, la différenciation cellulaire, la transition maternelle-à-zygotique, ainsi que sur la régulation de la neurogénèse et de différents processus neuronaux, tels que la mémorisation et la plasticité synaptique. L’étude de la régulation épitranscriptomique constitue un champ de recherche relativement récent (dont l’essor date des années 2010), et reste principalement explorée chez des modèles mammifères. Des rôles fonctionnels de la voie m6A ont néanmoins été mis en évidence chez des espèces plus distantes phylogénétiquement, appartenant à tous les grand groupes bilatériens, à l’exception des lophotrochozoaires – bien que ces derniers possèdent une machinerie enzymatique très conservée. Dans ce travail, nous avons utilisé le modèle lophotrochozoaire Magallana gigas pour l’exploration des rôles fonctionnels de la régulation m6A dans différents contextes biologiques : au cours du développement embryonnaire, dans le cadre de la compensation du dosage chromatinien chez les huîtres triploïdes adultes, avant d’élargir nos analyses sur l’exploration de la conservation de la voie m6A à travers l’histoire évolutive des bilatériens. Ces différentes approches nous ont permis de mettre en évidence la forte conservation des rôles fonctionnels de la voie épitranscriptomique chez ce modèle lophotrochozoaire, à la fois dans le développement embryonnaire, dans la régulation de l’épissage, la mise en place du système nerveux ou encore des mécanismes carARNs dépendants de compensation du dosage chromatinien. Par ailleurs, elles suggèrent l’existence d’un dialogue entre les régulations épigénétiques et épitranscriptomiques probablement conservé au cours de l’évolution des bilatériens. Ainsi, l’ensemble de nos résultats convergent vers l’idée que la m6A joue un rôle crucial dans les processus développementaux et évolutifs, intégrés dans le contexte écologique (éco-évo-dévo).

Jury de thèse :

  • Céline Cosseau (Professeure des Universités, Université de Perpignan Via Domitia), Rapporteure
  • Hervé Le Hir (Directeur de recherche, ENS – CNRS), Rapporteur
  • Elodie Fleury (Chargée de recherche, Ifremer), Examinatrice
  • Eve Gazave (Directeure de recherche, Institut Jacques Monod), Examinatrice
  • Pascal Favrel (Professeur des Universités, Université de Caen Normandie), Examinateur
  • Guillaume Rivière ( Professeur des Universités, Université de Caen Normandie), Directeur de thèse