Photographies du rostre de deux espèces de crevettes Palaemonidea : P. serratus (photo du haut) et P. elegans (photo du bas). Photo credit: Roberto Pillon, doris.ffessm.fr.
Titre de l’ouvrage : Constraints and Adaptations to Global Change at the Land-Sea Interface: For a Shared Ecological and Energy Transition
Chapitre d’ouvrage : Spatio-temporal distribution of intertidal shrimps, P. serratus and P. elegans from two western and eastern Cotentin sites (Normandy, France) – p 75-95, Editions Springer
La distribution spatio-temporelle de deux espèces de crevettes Palaemon a été étudiée sur deux sites, Grandcamp Maisy (GRE) et Blainville sur Mer (BLE), sur la côte de la Manche (Normandie, France). Un suivi saisonnier (printemps, été, automne 2022 et hiver 2023) sur 15 stations d’échantillonnage (trois transects et cinq niveaux hypsométriques) à GRE et neuf stations d’échantillonnage (trois transects et trois niveaux hypsométriques) à BLE a révélé la présence de deux espèces, Palaemon serratus et Palaemon elegans. L’abondance des deux espèces présentait des variations saisonnières liées à la reproduction et au recrutement, ainsi qu’aux migrations entre l’estran et le large dans le cas de P. serratus. Sur le plan spatial, dans la zone intertidale, P. elegans était plus répandu aux niveaux hypsométriques supérieurs, tandis que P. serratus était plus abondant aux niveaux inférieurs, sauf en automne, lorsque les jeunes crevettes étaient recrutées aux niveaux hypsométriques les plus élevés. La largeur de la « niche écologique » s’est révélée plus importante pour P. serratus que pour P. elegans à GRE, et particulièrement variable pour P. serratus sur ce site. Enfin, le plus grand chevauchement de niche a été enregistré en été (GRE) – automne (BLE), mais il est resté assez limité tout au long des saisons (valeur maximale de 0,246 à BLE). Bien que les deux espèces étudiées partagent des similitudes biologiques (elles appartiennent toutes deux à la famille des Palaemonidae) et des caractéristiques écologiques communes (par exemple, leur présence dans la zone intertidale rocheuse), les résultats obtenus suggèrent une compétition interspécifique relativement limitée entre les deux espèces.